lundi 25 avril 2011

Les fesses sont très demandées

ENTREVUE
 
EVA TAPE, ESTHETICIENNE

Grossir les fesses est presque devenu un phénomène de mode chez les femmes. Mme Eva Tapé, esthéticienne de profession est une spécialiste de cette pratique. Sans détours, elle nous explique dans les moindres détails comment elle transforme de petites fesses en bobaraba.

• Vous êtes la propriétaire des salons de beauté Miss Swan. A quoi servent ces centres ?
- Les salons «Miss Swan» existent depuis cinq ans. Notre objectif est d’aider à l’amélioration de l’aspect physique de nos clients. Nous nous occupons du corps en général. Le teint, les cheveux, la forme… Nous cherchons à embellir, à corriger  toutes les imperfections que l’on peut avoir sur le corps.
Nous existons pour répondre aux préoccupations des populations. En majorité des femmes. Celles, par exemple, qui veulent faire grossir leurs fesses, grossir ou diminuer leurs pistolets et  aussi grossir ou raffermir leurs seins.
• Avec quoi vous faites tout cela ?
- Essentiellement avec des plantes. Les produits que j’utilise sont des produits naturels. Il y a aussi le sport et surtout la volonté de l’individu. Parce que, sans la volonté, on n’arrive à rien.
• Parlons de cette pratique qui consiste à grossir certaines parties du corps. Quelles sont ces parties qui sont concernées,
- Ça dépend du problème de chacun. Mais ce qui est très demandé, c’est le grossissement ou le raffermissement des seins, le grossissement des fesses, des pistolets, des mollets. Mais toutes les parties du corps sont concernées comme les bras, les pectoraux, les cuisses…etc. Ce sont les fesses et les seins qui sont beaucoup demandés.
• Comment ça ?
- Certaines femmes n’en ont pas trop ou pas du tout. Comme les seins, par exemple. Parfois, suite à des maternités, les seins s’affaissent. Il s’agit souvent de les raffermir ou de les grossir carrément.
• Le grossissement des fesses. Comment vous y prenez-vous ?
- Quand une cliente nous dit sa préoccupation, nous voyons sa morphologie. Et en fonction, on lui donne des conseils, on la guide avec ce qui pourrait lui convenir. Et toujours en fonction de sa morphologie, on sait à peu près la forme que le corps peut atteindre. Soit, on opte pour le grossissement ou le relèvement qui consiste à faire rebondir et à faire ressortir les pistolets. Ce sont donc ces conseils qu’on donne d’entrée.
• Ensuite…
- Ensuite, en fonction du besoin exprimé, on prescrit le traitement. Nos produits sont à base de plantes. Notamment, des écorces, des noyaux de fruits, des racines, l’huile de foie de morue qui est utilisé en suppositoire.
• Vous les achetez où, ces produits ?
- Je les reçois du Brésil. Mais déjà traités, c’est-à-dire réduits en poudre pour les racines, les écorces et les noyaux. C’est sur place, ici, que nous les mélangeons avec du beurre de karité.
• Est-ce que ces plantes sont destinées à usage ?
- Oui, c’est leurs principales caractéristiques.
• Comment le savez-vous ? Avez-vous suivi une formation ?
- Effectivement, j’ai suivi une formation. Disons que j’étais esthéticienne déjà. Je me suis dit que je pouvais mieux faire. Et je suis allée en Afrique du Sud où j’ai fait un an de formation. Puis, je suis allée ensuite à Kumasi, au Ghana, où j’ai fait 6 mois. Au Ghana, c’était pour apprendre à masser véritablement. Alors qu’en Afrique du Sud, j’y ai appris les plantes : comment les utiliser, dans quels cas utiliser telle ou telle plante… Il a fallu apprendre à connaître les plantes d’abord. C’est une école de tradi-praticiens.
• Vous êtes une tradi-praticienne ?
- Oui, on peut dire ça puisque le tradi-praticien, c’est celui qui connaît et soigne avec les plantes.

• Alors, revenons au traitement de votre cliente...
- Alors après le mélange avec le beurre de karité, nous appliquons la pommade ainsi obtenue sur la partie intéressée. Ici, les fesses. Il faut dire que le beurre de karité est d’abord traité. Nous le rendons fin de sorte qu’il ne bouche pas les pores de la peau. Au massage, on doit masser jusqu’à ce que la pommade disparaisse totalement et rentre dans le corps. Et quand c’est bien fait, la personne doit ressentir des picotements.
• Généralement, les médicaments de ce type échappent à toute mesure. Comment faites-vous le dosage ?
- C’est nous-mêmes qui faisons le dosage en fonction du type de peau. Si nous prenons 5 mg de poudre, nous prenons aussi la même quantité de karité. L’essentiel, c’est d’avoir une proportionnalité entre les quantités. Nous avons une petite balance ici pour mesurer.
• La quantité que vous prescrivez dépend-t-elle du résultat attendu ?
- Non, le résultat dépend de la durée ou du prolongement du traitement. La quantité ne garantit pas le résultat. Plus on traite, plus la partie du corps intéressée grossit. Moins tu appliques, moins ça se développe. Cela dépend aussi du type de peau et des morphologies. Prenons deux personnes convalescentes. Il y en a une qui reprend plus rapidement, qui grossit plus vite que l’autre. C’est lié à la morphologie. Il y en a qui sont naturellement disposées à grossir vite. Là où l’une mettra plus de temps, l’autre en mettra moins.
• Pour le grossissement des fesses, quel type de clientes recevez-vous ?
Toutes les femmes qui le désirent. Je ne peux pas vous dire leur rang social. Pour l’âge, c’est généralement des dames qui ont entre 30 et 40 ans. Il y a même des dames de 60 ans. Les plus jeunes ont entre 17, 20 ans.

• Quelles raisons  invoquent-elles ?
- A part le fait qu’elles se sentent mal dans leur peau, c’est généralement leur mari, leur copain qui préfère ceci ou cela. «Il aime les fesses ou les seins». Aussi, il y en a qui, à la suite des multiples maternités, semblent ne plus attirer leurs maris… Ou bien, Monsieur regarde plus celles qui ont de grosses fesses. Il y a aussi des jeunes filles qui disent que leur voisine du quartier ou leur collègue a plus de fesses et fait le malin avec. En somme, il y a le complexe et la frustration qui poussent ces femmes-là.
• Parlons des dangers. Un corps déjà constitué, qui est soumis à un nouveau développement. Cela doit avoir des conséquences ?
- Nous, nos produits agissent sur les hormones de croissance. En fait, le produit développe ces hormones de croissance. C’est comme si la croissance normale de l’individu continuait. Lorsque tu arrêtes le traitement ça s’arrête aussi. Prenons le cas d’une blessure. A la longue, la plaie se referme toute seule. C’est que le corps se reconstitue tout seul. A cela, il faut ajouter que, du fait que nos produits ne contiennent pas de substances chimiques, ils ne peuvent produire d’effets secondaires.
• Même pas de vergetures ?
- Non, le beurre de karité est un remède contre les vergetures. Donc ce problème n’existe pas. Nos produits sont à l’état naturel.

• Depuis 5 ans que vous faites ça, quels sont vos rapports avec vos clientes ?
Ce sont elles qui nous amènent des clientes. Elles sont de véritables relais pour nous. Nous faisons le suivi. Nous les appelons pour voir si elles appliquent bien le traitement. Sinon, on leur demande de venir ici et nous-mêmes faisons le massage. Parce que nous savons que la réussite d’un traitement avec une cliente nous en apporte plusieurs autres. Nous les suivons afin que ça se passe bien.
• Si vous faites grossir une partie du corps, pouvez-vous également la faire diminuer.
- Oui. Et les parties concernées sont : le ventre, les bourrelets, les bras et les cuisses. Il y en a aussi qui ne veulent pas de culotte de cheval. Ça, c’est surtout les mannequins qui le demandent, parce qu’elles ont besoin d’être sveltes. Elles demandent la diminution des pistolets et des fesses.
• Comment procédez-vous ?
- C’est également une poudre à boire dans de l’eau dont la caractéristique est de brûler la graisse. Il s’agira pour le patient de drainer ensuite tout ça en pratiquant du sport ou avec des couvertures chauffantes. En fait, il s’agit de faire sortir cette graisse par la sueur et les efforts physiques. Sinon, elle se relocalise et rien n’aura changé.
• Chez les hommes, on parle aussi du grossissement du sexe.
- C’est également une poudre. La plante existe, ici, en Côte d’Ivoire. Et pour ne pas qu’on la reconnaisse, on l’a carbonisée. On mélange cette poudre avec du beurre de karité. Après chaque bain, Monsieur se  masse le sexe avec. Ça grossit et en même temps, ça s’allonge. Il y a aussi des capsules - toujours à base de plante - qui nous vient de l’Inde. Elles stimulent les cellules du sexe.

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